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Bond Beter Leefmilieu (BBL) a déposé une objection détaillée contre le nouveau permis d'environnement que Brussels Airport cherche à obtenir. « Limitez le nombre de mouvements d'avions par an à 220 000 », déclare l'expert de BBL, Jasper Wouters.

Leefmilieu Brussel a appelé les Bruxellois à réagir à l'enquête publique. Qu'est-ce qui est en jeu ?
Jasper Wouters : Le nouveau permis environnemental stipule les conditions dans lesquelles l'aéroport peut être exploité au cours des prochaines années, le nombre de vols autorisés par an, le nombre de vols de nuit. Le permis peut également imposer des objectifs de réduction du bruit, du CO2 et du dioxyde d'azote, de sorte que certains types d'avions ne puissent plus décoller. Le permis actuel, qui expire en juillet, comporte très peu de conditions. C'est donc le moment crucial pour contraindre le gouvernement à tenir compte de l'impact négatif de l'aéroport.

S'agit-il des itinéraires de vol et des plans de répartition, sujets de discorde entre les groupes d'action à Bruxelles et dans les environs depuis des années ?
Wouters : Non, les itinéraires de vol et les plans de répartition relèvent de la compétence fédérale. Il s'agit ici d'un permis flamand.

Quels sont les principaux points d'objection ?
Wouters : Il y a les nuisances sonores qui causent des dommages à la santé, les émissions de CO2 et la retombée d'azote sur la nature. Le secteur de l'aviation travaille à la durabilité, mais c'est encore balbutiant. Les avions à hydrogène ne sont pas encore en production. C'est pourquoi nous demandons, sachant que Brussels Airport ambitionne d'augmenter le nombre de passagers de 20 % et le volume de fret de 100 %, que le nombre de mouvements d'avions par an soit limité à 220 000, soit cinq pour cent de moins qu'avant la pandémie. Nous demandons également l'arrêt des vols de nuit.

Une interdiction des vols de nuit suscite une forte opposition, notamment de la part des organisations patronales. Elles mettent en avant l'importance économique de l'aéroport et de l'emploi.
Wouters : Selon notre étude récente, il n'y aurait pas de perte d'emplois si cela était bien préparé. Il y a beaucoup de travail dans d'autres entreprises, par exemple dans le secteur ferroviaire.

La délivrance du permis est une décision politique. Vous attendez-vous à des mesures draconiennes ?

Wouters : Nous constatons que l'industrie de l'aviation joue très dur. Lorsque le gouvernement néerlandais a annoncé l'année dernière une réduction de Schiphol, les compagnies aériennes américaines ont immédiatement menacé de ne plus voler vers Schiphol. Nous avons donc besoin de politiciens qui résistent à ces techniques de chantage flagrantes. Car ils ne peuvent pas ignorer les risques pour la santé et les émissions de CO2.

Source en néerlandais